Date de début : septembre 2022 Durée : 19 Mois Type: Recherche
Cette étude s’attaque à la problématique urgente de la coexistence de taux élevés de sous-nutrition et d’une augmentation du surpoids et de l’obésité chez les adolescents au Kenya. Reconnaissant le rôle central des écoles dans la formation des habitudes alimentaires, l’étude visait à identifier les interventions scolaires les plus efficaces pour promouvoir des régimes alimentaires sains et prévenir les problèmes nutritionnels chez les adolescents âgés de 14 à 18 ans vivant en milieu urbain au Kenya. L’étude s’est articulée autour de trois objectifs principaux :
La Nutrition Research Facility (NRF) a mené une série de consultations avec des décideurs des États membres de l’Union européenne, des pays partenaires de l’UE, des délégations de l’UE dans ces pays ainsi qu’avec la Commission européenne, afin d’identifier leurs préoccupations actuelles concernant la nutrition dans les contextes de développement. Cette problématique a émergé d’un atelier de consultation axé sur les pays africains.
L’étude a suivi un processus en quatre étapes. Elle a tout d’abord identifié les indicateurs internationaux de bonnes pratiques permettant de concevoir, surveiller et évaluer les programmes de nutrition scolaire, à partir d’une analyse approfondie des documents de politique mondiale, des publications scientifiques et de consultations d’experts. Ensuite, elle a évalué les politiques et pratiques kényanes via une analyse documentaire de 38 politiques nationales et une étude transversale menée dans 30 écoles, combinant observations et entretiens avec des parties prenantes. La troisième étape a consisté à identifier les défis et les solutions par le biais de sept ateliers participatifs menés dans les écoles avec des enseignants, des élèves, des parents et des vendeurs de nourriture. Enfin, un atelier réunissant 31 parties prenantes nationales a permis de valider les résultats et d’apporter des perspectives supplémentaires sur les défis et solutions pour améliorer les SFNPs.
Les résultats clés de l’étude montrent qu’une liste de 58 indicateurs de bonnes pratiques pour des programmes de nutrition scolaire complets a été identifiée, répartie en cinq grands domaines : les infrastructures scolaires, la communauté scolaire, l’environnement alimentaire extérieur à l’école, le cadre politique et les questions transversales (telles que le genre et l’inclusion sociale). L’étude a également fourni des preuves sur l’état actuel de la mise en œuvre des SFNPs pour les adolescents, tant au niveau des politiques que des établissements scolaires, en comparant leur adoption et mise en œuvre au Kenya avec les indicateurs de bonnes pratiques internationales. Au total, 34 défis entravant la mise en œuvre des SFNPs ont été identifiés, notamment en matière d’offre alimentaire, de prix, d’étiquetage, de sécurité alimentaire, d’éducation physique, d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH), ainsi que dans les jardins scolaires. Grâce aux méthodes participatives impliquant la communauté scolaire et les parties prenantes nationales, 29 recommandations et 48 solutions ont été proposées. Certaines nécessitent des investissements gouvernementaux dans les infrastructures, tandis que d’autres sont réalisables à l’échelle des écoles avec des ressources plus limitées.
Bien que le cadre politique national relatif aux SFNPs intègre des directives sur la sécurité alimentaire, les services de santé, l’éducation nutritionnelle et WASH, seule l’éducation nutritionnelle est réellement mise en œuvre dans les écoles. D’autres éléments, tels que l’offre alimentaire, la promotion d’aliments sains, l’éducation physique et l’implication de la communauté, sont seulement partiellement abordés, ce qui souligne la nécessité d’efforts accrus. L’absence d’une exigence imposant aux écoles d’adopter leurs propres politiques alimentaires et nutritionnelles constitue également une faiblesse. Par ailleurs, l’environnement alimentaire extérieur à l’école mérite une plus grande attention. Il est essentiel de plaider pour des investissements et un financement accru afin de promouvoir une alimentation saine et d’améliorer la nutrition des adolescents.
Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour traduire ces recommandations en interventions réalisables et concrètes.
Cette recherche met en évidence les implications à long terme de la nutrition et des habitudes alimentaires des adolescents sur la santé et le bien-être, avec des impacts significatifs sur l’éducation, l’égalité des genres et la croissance économique inclusive. Les solutions proposées renforceraient la résilience des communautés tout en créant des opportunités d’engagement local. Ces interventions visent non seulement à améliorer la santé des générations futures, mais aussi à favoriser un accès équitable aux ressources, en ligne avec la stratégie "Global Gateway" de l’Union européenne.
Contact principal : Michelle Holdsworth
Organisation : Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
Adresse e-mail : michelle.holdsworth@ird.fr
African Population Health Research Centre (APHC)