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Mesurer l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes dans les programmes sensibles à la nutrition

Date de début : septembre 2022       Durée : 30 Mois       Type: Recherche

Mots-clés de l’étude

Suivi et evaluation Programmes de nutrition Femme

Portée géographique

Océan Indien

Points clés

Les approches existantes pour mesurer l’autonomisation des femmes dans les programmes sensibles à la nutrition, telles que le pro-WEAI ou l’A-WENI, nécessitent des compétences avancées en recherche et en analyse statistique, ainsi que des ressources importantes. Or, ces moyens sont généralement insuffisants dans les contextes de mise en œuvre des programmes dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Il est donc nécessaire de développer une méthode simplifiée, facilement intégrable dans les systèmes de suivi et d’évaluation (S&E) des programmes. C’est précisément l’objectif de cette étude. Une approche simplifiée a été développée pour le programme SANOI (Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans l’Océan Indien), mis en œuvre dans quatre pays : Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles.

Un questionnaire quantitatif de 42 questions a été conçu et testé. Les données collectées ont permis d’évaluer l’importance relative de chaque question dans le calcul du score d’autonomisation des femmes. Grâce à des tests statistiques rigoureux, le nombre de questions a pu être réduit à 25, sans altérer l’analyse globale de l’autonomisation des femmes. L’évaluation repose sur quatre dimensions clés : (i) la prise de décision, (ii) l’accès et le contrôle des ressources, (iii) la participation et le leadership, (iv) le rôle, les responsabilités et la mobilité.

Origine de l'étude

La Nutrition Research Facility (NRF) a mené une série de consultations avec des décideurs des États membres de l’Union européenne, des pays partenaires de l’UE, des délégations de l’UE dans ces pays ainsi qu’avec la Commission européenne, afin d’identifier leurs préoccupations actuelles concernant la nutrition dans les contextes de développement. Cette problématique a été soulevée par la Délégation de l’UE à Maurice et aux Seychelles.

Méthodologie

La méthodologie initiale pour mesurer l’autonomisation des femmes dans les projets liés à l’agriculture, à l’alimentation et à la nutrition s’appuyait sur un cadre conceptuel structuré autour de quatre domaines : prise de décision, rôles et responsabilités (y compris la mobilité), participation et leadership, accès et contrôle des ressources. Les données ont été collectées via des enquêtes ménages, des entretiens semi-structurés et des discussions en groupes de femmes et d’hommes séparés.

L’enquête auprès des ménages comprenait 42 questions, adaptées d’indices existants tels que le WEAI et le WENI, et ciblait les femmes âgées de 15 à 49 ans. Un système de notation a permis d’agréger les scores spécifiques à chaque domaine en un score global d’autonomisation. Les données ont été collectées dans 1 609 ménages, à l’aide des outils numériques KOBO.

Principaux résultats

Suite à un test pilote du questionnaire initial, la méthode a été optimisée en réduisant le nombre de questions à 25, en supprimant celles ayant un impact limité. Des analyses statistiques, dont le coefficient alpha de Cronbach et des tests de régression, ont confirmé que cette version simplifiée conservait 92,4 % de cohérence par rapport à l’outil initial. Cette approche rationalisée permet une collecte de données plus rapide et plus économique pour mesurer l’autonomisation des femmes dans les contextes agricoles et nutritionnels.

L’étude démontre que l’intégration des questions sur l’autonomisation des femmes dans les systèmes existants de suivi et d’évaluation est à la fois réalisable et efficace. L’utilisation d’une approche simplifiée, combinant quatre domaines et 25 questions, complétée par des discussions de groupe courtes, permet une évaluation rigoureuse et fiable de ce phénomène complexe. Cette approche adaptable peut être répliquée, avec des ajustements, dans des programmes agricoles sensibles à la nutrition ainsi que dans d’autres initiatives multisectorielles.

Approfondissement de l'étude

L’efficacité de cette méthode simplifiée pour détecter les évolutions de l’autonomisation des femmes sera testée dans l’évaluation finale du programme SANOI. Toutefois, une validation plus large dans des contextes variés de programmes multisectoriels et sensibles à la nutrition est nécessaire pour en faire un outil robuste et adaptable de suivi et d’évaluation.

Pertinence pour la stratégie "Global Gateway" de l'UE

Cette étude apporte une solution pragmatique pour intégrer des indicateurs sensibles au genre dans les systèmes de S&E des programmes. Une meilleure prise en compte des questions de genre et de l’autonomisation des femmes constitue un levier puissant pour favoriser des sociétés plus prospères et plus équitables.

Contact :

Contact principal : Ravinder Kumar

Organisation : Natural Resources Institute - University of Greenwich

Adresse e-mail : R.Kumar@greenwich.ac.uk